12 mai 2011

Oscar et la dame rose de Eric-Emmanuel Schmitt


Synopsis

Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans. Elles ont été retrouvées par Mamie Rose, la "dame rose" qui vient lui rendre visite à l'hôpital pour enfants.

Elles décrivent douze jours de la vie d'Oscar, douze jours cocasses et poétiques, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants. Ces douzes jours seront peut être les derniers. Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d'amour, ces douze jours deviendront légende.

Mon avis

C'est en cherchant des livres pour mon mémoire à la bibliothèque de mon école que je suis tombée sur ce roman. Je n'en avais jamais entendu parler. La quatrième de couverture m'a plu, et je me suis lancée.

C'est un roman court, qui se lit vite, d'une traite. Il est emprunt d'humour et d'humanité. Le petit héros est Oscar, un garçon de 10 ans atteind de leucémie. Sa greffe de moëlle n'a pas réussie, et il lui reste peu de temps à vivre.

Grâce à Mamie Rose, une bénévole, ces douzes jours vont être magiques. A chacun de ces jours, Oscar prend 10ans, ce qui lui permet de vivre une vie entière en douze petits jours. Cet enfant est loin d'être bête, il comprend très bien ce qui lui arrive, mais ne comprend pas la réaction de ses parents, qui ne veulent pas admettre l'impossible.

Et oui, cet enfant va mourrir, qui a-t-il de plus injuste que la mort d'un enfant? Comment accepter une telle chose? Ce roman nous donne un avis côté malade, une idée qui m'a bien plue.

Au début j'avais un peu peur avec le côté religieux du roman, mais après tout, chacun ses croyances, et si ça peut aider à mieux accepter certaines situations, pourquoi pas. Mais dans le roman ce n'est pas trop embêtant, le fait qu'il parle à Dieu n'est pas un frein à la lecture.

Par contre, ce qui m'a vraiment dérangée, c'est le côté très caricatural de l'équipe soignante. On a l'impression que ce sont des gens qui sont juste là pour faire leur travail, mais pas vraiment des humains. Ils ne sont pas à l'écoute, ce qui est vraiment dommage.

En bref

Ce roman est un vrai coup de coeur pour moi. Et il me renforce dans mon idée de projet professionnel, je veux vraiment travailler avec des enfants atteints de cancer. C'est un travail difficile, mais humain et gratifiant. 

Un extrait

Je ne mets jamais d'extrait de roman dans mes chroniques, mais là ce petit passage m'a énormément fait réfléchir sur ma façon de prendre en charge les patiens, et surtout mon attitude face à des personnes que je sais en fin de vie:

"Moi, je ne fais plus plaisir. Depuis ma greffe de moelle osseuse, je sens bien que je ne fais plus plaisir. Quand le docteur Düsseldorf m'examine, le matin, le coeur n'y est plus, je le déçois. Il me regarde sans rien dire comme si j'avais fait une erreur. Pourtant je me suis appliqué, moi, à l'opération ; j'ai été sage, je me suis laissé endormir, j'ai eu mal sans crier, j'ai pris tous les médicaments. Certains jours, j'ai envie de lui gueuler dessus, de lui dire que c'est peut-être lui, le docteur Düsseldorf, avec ses sourcils noirs, qui l'a ratée, l'opération. Mais il a l'air tellement malheureux que les insultes me restent dans la gorge. Plus le docteur Düsseldorf se tait avec son oeil désolé, plus je me sens coupable. J'ai compris que je suis devenu un mauvais malade, un malade qui empêche de croire que la médecine, c'est formidable.
La pensée d'un médecin c'est contagieux. Maintenant tout l'étage, les infirmières, les internes, les femmes de ménage, me regarde pareil. Ils ont l'air tristes quand je suis de bonne humeur ; ils se forcent à rire quand je sors une blague. Vrai, on rigole plus comme avant."

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